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France

Laurent, Agriculteur Bio dans la drôme

Rencontré sur le marché de l'estacade de Grenoble, Laurent est mâraicher près de Saint-Bardoux. Il s'est converti dans l'agriculture Biologique il y a deux ans, et s'apprête à recevoir le label dès Mars 2018 pour tous les fruits et légumes qu'il cultive sur ses deux hectares de terrain. En sachant que nous passions à seulement quelques kilomètres de son exploitation lors de notre périple, nous lui avons proposé de venir le voir pour l'interroger un peu sur son engagement paysan.

Il a pu nous expliquer sa manière de cultiver, en n'utilisant aucun intrant chimique et en laissant la nature se développer raisonnablement pour amener protection et élément nutritifs indispensables pour les plantes. On a par exemple pu observer de grandes rangées d'herbes entre les rangées de légumes, car elles gardent l'humidité (très importante dans cette région très sèche !) et servent de logis pour de nombreuses petites bêtes qui travaillent la terre et la rendent plus fertile. Il en enlève parfois mécaniquement une partie, mais les laisse en général.

Fils d'un paysan qui utilise l'agriculture conventionnelle dans le champs d'en face, Laurent nous a fait comparer son sol et celui de son père, pour pouvoir en apprécier la différence. Résultat ?

La terre de Laurent s'avère être plus granuleuse, un peu collante (ce qui lui permet de rester en place lors des fortes pluies), et abrite un certain nombre de petits insectes et autres bestioles qui participent à la régénération du sol. On pourrait en croire le contraire, mais aucune de ces petites bêtes ne s'avèrent être nocives pour les plantes, bien au contraire !

Pour vendre ses produits, Laurent utilise les circuits courts : vous pouvez donc aller acheter ses produits directement à la ferme, ou les retrouver sur le marché de l’Estacade de Grenoble tous les Mercredis et les Dimanches matin. Depuis peu, il est possible de commander des paniers garnis et même de passer des commandes sur internet, ce qui est encore plus avantageux que le système des AMAP car il n'y a aucun engagement de la part du consommateur sur le long cours. De quoi en satisfaire plus d'un !

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Pour la suite, l'objectif serait de faire un regroupement de petits producteurs et de pouvoir proposer au consommateur une très large gamme de produits.

Et pour le petit plus, on a même d"couvert comment poussaient les endives, et croyez-nous, c'est assez surprenant !

Est-ce que vous saviez qu'une endive, ça ressemble à ça ??

 

Une fois que la graine a germé et bien poussée, on retire le pied de la terre à la fin de l'été et on coupe les feuilles à raz la racine.

Ensuite, on replante le pied à l'abri de la lumière, de préférence dans une cave, et on laisse les feuilles se reformer.

Et voilà ! les endives ont poussé ! Il reste maintenant juste à les récolter.

En face, la terre est plus compact et plus sèche (Alors qu'il avait plu dans la matiné ce jour-là). C'est assez flagrant. Dû à l'utilisation intempestive de produits chimiques, les animaux qui devraient être naturellement présents dans la terre ont disparu, ce qui la rend compact car non aérée par les galeries crées pas les petites animaux. Quand il pleut beaucoup, une partie de la terre disparaît dans les rivières, et ne peut se régénérer par la suite. On peut alors observer une différence de niveau entre celui du bord du champs (non traité) et celui du champs (traité, et environ 15 cm plus bas, car une partie de la terre a disparu).

Espagne

Miguelin, agriculteur Bio et... dresseurs d'oies

Alors que nous cherchions désespéramment notre route, nous sommes tombés sur un panneau de vente de fruits et légumes Bio et nous avons décidé de nous y arrêter. Nous y avons alors rencontré Miguelin, le propriétaire du terrain, ainsi que certains particuliers qui louent des parcelles du champs pour leur production personnelle.

Miguelin, c'est lui ! Une homme débordant d'énergie qui a vécu plusieurs vies. Militaire retraité, il tient aujourd'hui un magasin à Palencia, dans lequel il vent ses fruits et légumes. Il en cultive en tout genre, et comme Laurent en Ardèche, il cultive un légumes différents à chaque nouvelle ligne. Il fait également de la vente directe, mais cela lui rapporte peu par rapport au magasin en ville.

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Dans cette région très très sèche où l'eau est une ressource à préserver, Miguel a décider d'utiliser le système du goutte-à-goutte pour toute sa production, ce qui lui permet d'économiser 30% d'eau sans perte de rendement.

Pour son engrais, Miguel récupère le crottin de cheval d'un ranch situé juste à côté de son champs, avec lequel il le mélange avec de la paille.

Son terrain étant trop grand pour sa production, de petites parcelles ont été crées et sont louées à une vingtaine de personnes qui les utilisent comme jardin pour leur production personnelle. En échange, elles ont accès au savoir de Miguel qui est un fin connaisseur de l'agriculture biologique. Il leur explique la microbiologie du sol et leur dit quelles plantes sont à planter à côté de quelles plantes, et lesquelles sont à intervertir d'une année à l'autre... Il leur met également à disposition tout son matériel agricole et arrose leur plante un fois par jour grâce au réseau du système de goutte-à-goutte. Et les gens ont l'air plutôt très satisfait ! La bonne ambiance règne !

Et enfin, Miguelin c'est aussi, et il en est très fier, un grand éleveur d'oies connu dans toute l'Espagne ! Nous avons eu droit à une petite démonstration qui restera dans les annales !  Nous ne pouvons pas mettre de vidéo sur le blog car cela prendrait trop de place mais soyez en sûr, il y en aura une dans notre film final. Cela en vaut la peine ! Miguel est un sacré personnage !

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D'ailleurs, si vous voulez en savoir un peu plus, la télévision espagnole lui a dédié un reportage de 50min

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A retrouver ici : https://www.youtube.com/watch?v=6BW3SqSVrXM

Maroc

Notre passage au Maroc s'est effectué au début de l'hiver, et comme les récoltes étaient pour la plupart terminées, nous n'avons pas pu rencontrer beaucoup d'agriculteurs qui nous aurait donné assez de matière pour parler de leur travail. Nous avons donc opté pour résumer un petit peu tout ce qui nous a marqué lors de notre traversée du pays.

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Nous commencerons donc bien évidemment par parler des très nombreux éleveurs que nous avons rencontré tout au long de notre périple et qui faisaient paître les bêtes en bord de route. Nous en avons croisé des centaines avec leurs maigres troupeaux d'à peine quelques dizaines de bêtes, composés généralement de chèvres ou de moutons. En général, ce sont des hommes ou des enfants qui s'occupent de ce genre de travail, pendant que les femmes sont au foyer. Il arrive que les bêtes appartiennent à l'éleveur, mais dans la plupart des cas, le troupeau ne leur appartient pas. Ils effectuent ce travail pour le compte d'une deuxième personne, qui les paie pour garder les bêtes et s'assurer qu'elles ne se font pas écraser par des voitures.  D'autres fois, le propriétaire du troupeau offre logis et nourriture à l'éleveur et lui offre une bête, une seule, chaque année, en guise de salaire. Ce dernier cas et généralement réservé aux personnes qui n'ont plus de famille, et qui n'ont rien trouvé d'autre pour survivre. Bien entendu, c'est un travail à temps plein, sans aucun congé payé ni vacances. L'éleveur est complètement dépendant de son employeur.

D'un point de vue agricole, le Maroc connaît une terre très sèche et rocailleuse qu'il est assez difficile de rendre fertile. Mais avec un peu de temps et de persévérance, il est possible de faire pousser presque n'importe quoi n'importe où. Nous avons ainsi vu des champs entiers de cannes à sucre ou de plantations de bananes.

 

Sur le long de la côte, nous sommes tombés sur des parcelles agricoles situées à même la dune,  où les agriculteurs ont réussi à créer une terre fertile directement sur le sable. 

Un peu plus loin, nous avons rencontré d'autres agriculteurs, qui cultivaient des carottes près de l'océan, sur un terrain très pentu. Et pour pouvoir irriguer chaque plante avec l'eau du puits situé en amont, ils ont trouvé l'idée ingénieuse de diviser leur champs en des centaines de petites parcelles séparées les unes des autres par de petits murs de terre. Ainsi, il leur suffisait de remplir d'eau les parcelles les unes après les autres afin de s'assurer que chaque pied était irrigué. Et pour amener l'eau, pas la peine de se casser le dos : ils se servent de la pente pour faire descendre l'eau de haut en bas à travers des tranchées sur lesquelles ils ont installé des bâches en plastique. L'eau ruisselle le long des bâches qu'il faut dérouler petit à petit pour venir remplir une à une chaque petite parcelle. 

En arrivant aux portes du désert, au milieu des cactus et dans des régions de moins en moins peuplées, nous sommes tombés sur des producteurs de miel, qui avaient placé leurs ruches dans ces zones désertiques où les abeilles peuvent naviguer en toute liberté pour aller butiner les fleurs de cactus comme bon leur semble. 

 

Quand on se souvient de toutes les difficultés auxquelles doivent faire face nos apiculteurs en Europe, et à toutes ces ruches que l'on perd chaque année à cause des maladies, des parasites et à tous les produits phytosanitaires qui sont mis dans nos sols et auxquels les abeilles doivent faire face, on ne peut que se réjouir de voir ici ces centaines de ruches en très bonne santé, dans ces contrées sauvages où l'Homme n'a encore pas trop mis les pieds.

Un seul enjeu majeur auquel il faut faire face : La présence d'eau.

En effet, bien que la région offre des conditions plus que favorables pour l'élevage d’abeilles et la production de miel, elle n'en reste pas moins une région extrêmement sèche où l'eau est une ressource qui se fait très rare. En conséquence, il faut acheminer régulièrement, tous les deux jours environ, de l'eau en 4X4 pour permettre aux abeilles de s'hydrater. L'eau est ensuite versée dans une sorte de petite mare artificielle, où l'on y a déposé des morceaux de polystyrène afin que l'humidité reste le plus longtemps possible s'il arrivait que l'eau de la marre s'évapore entièrement.

La  mare artificielle, dans laquelle flottent les morceaux de polystyrène 

L'abri où l'on stocke le matériel pour les ruches et où l'on se repose lors des très fortes chaleurs. Comme il n'y a pas d'arbre, c'est le seul endroit à l'ombre à des kilomètres.

Une abeille qui se rafraîchit 

Les cactus, à perte de vue. Comme nous avons traversé le Maroc pendant l'hiver, nous n'avons malheureusement pas pu voir les cactus en fleur.

Mauritanie

Pêche traditionnelle de Nouakchott

Nous ne pouvions pas traverser la Mauritanie sans faire un tour du côté du port de pêche artisanale de Nouakchott, la Capitale du pays. En effet, nous sommes ici sur une des côtes les plus poissonneuses du monde, et ça se voit. Sur plus d'un kilomètre de plage s’étendent des centaines et des centaines de pirogues toutes plus colorées les unes que les autres, et qui chaque jour prennent la mer avec à leur bord entre 5 et 20 personnes, selon la taille des bateaux. 

Lorsque l'on arrive dans le port vers 16h, à l'heure où les embarcations commencent à revenir de l'océan, on est évidemment surpris par le nombre de personnes qui se mettent à s'activer afin de sortir les bateaux de l'eau, transporter les poissons de la plage à l'entrepôt, plier les filets ou ranger les moteurs. Chaque personne sait ce qu'elle doit faire et le fait vite. Une vraie fourmilière humaine !

Une fois près de l'entrepôt, c'est encore une autre histoire. Il y a les vendeurs de poissons à l'étale qui essaient de vendre leur pêche du jour, ils y a ceux qui récupèrent les œufs de certains poissons, d'autres qui les écaillent, d'autres qui les lavent et les congèlent, ou d'autres encore qui les transportent directement dans le coffre des voitures afin de les acheminer en ville ou jusque dans des régions un peu plus reculées du pays. Et bien sûr, parmi toute cette masse de gens, il y a les nombreux acheteurs, particuliers ou industriels, qui viennent ici négocier les prix de vente afin d'en tirer le plus de bénéfice. On estime que la pêche fait vivre ici plus de 10 000 personnes chaque jour, en comptant tous les intermédiaires que l'activité engendre.

L'entrepôt vue de l'extérieur, précédé par tous les vendeurs à l'étalage

Intérieur de l'entrepôt

Des bateaux à perte de vue rangés et tous alignés sur le sable

Vente à l'étalage

Les pêcheurs ramènent dans leurs filets une diversité de poissons assez impressionnante. Dorades, truites de mer, turbos, soles, thons, sardines, courbines.... On trouve aussi des langoustes, des crevettes,  des seiches, poulpes et calamars... Et tout ça à un prix plus que dérisoire. Le kilos de la plupart des poissons de dépasse pas les 700 ouguiya, c'est-à-dire un peu moins de 2 euros !

Des pêcheurs débarquant sur la plage en fin de journée

Pirogue en fin de construction

La pêche artisanale en Mauritanie connaît cependant de grandes difficultés et pourrait peut-être même disparaître d'ici quelques années. Pourquoi ? Parce que le pays a signé des accords avec la Chine, autorisant celle-ci à venir s'approvisionner en poisson au large des côtes mauritaniennes avec de très gros chalutiers, tuant toute concurrence avec la pêche locale et appauvrissant considérablement les ressources en poissons de la zone. Depuis que les chinois pêchent au large, les pêcheurs mauritaniens remarquent une baisse constante de poissons dans leurs filets, avec un salaire annuel qui ne cesse de décroître chaque année.

Sénégal

A notre arrivée à Dakkar, nous avons contacté le siège de l'association IRRIGASC, qui a pour mission de former et de rendre autonome des paysans dans le maraîchage écologique, en particulier la plantation d'arbres fruitiers comme les manguiers. L'association utilise également un système d'irrigation qui lui ai propre et qui permet de faire d'importantes économies d'eau.

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Nous avions organisé une visite de deux jours dans les fermes et les plantations avec la directrice de l'association, mais il s'est avéré que nous avons trouvé un voilier pour le Cap-Vert plus tôt que prévu, et nous avons donc dû annuler le projet au dernier moment.

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