ENFIN des nouvelles, allez-vous nous dire ! On est bien désolé de vous en donner que maintenant, mais nous n'avons pas eu accès à internet depuis bientôt 2 semaines ! Et pour cause, nous avons été bloqués par le vent pendant plusieurs jours, nous empêchant d'atteindre la Nouakchott, la Capitale de la Mauritanie. Mais faisons un petit retour en arrière...
Nous avons effectué les derniers kilomètres dans le Sahara Occidental en quelques jours à peine, toujours au rythme des quelques rares café placés ici ou là sur notre chemin... Il est même arrivé une fois qu'il y ait jusque 160 km séparant les deux seuls cafés du coin. Nous avions donc pris une grosse réserve de nourriture et d'eau, mais comme le vent était en notre faveur et que nous avancions convenablement, nous avons réussi à rejoindre ces deux points dans la même journée ! Un record !
Sur la route, nous avons aussi rencontré Noé, un autre cyclo-touriste qui est parti de Lyon il y a 7 mois et qui a aussi comme projet de rejoindre Dakar. Depuis notre rencontre, nous ne nous sommes plus quittés et avons fait le chemin ensemble jusqu'à Nouakchott, où nous nous apprêtons à passer la nouvelle année ensemble.
Entre-temps, nous avons passé la frontière entre le Maroc et la Mauritanie, où il nous a fallu traverser les 5 km de No man's land séparant les deux postes frontière, une zone n'appartenant à aucun des deux pays, recouverte de pierres et de sable, sans route apparente, où il nous faut suivre une sorte de piste créée par les nombreux véhicules qui passent ici tous les jours. Avec le sable, il nous était assez difficile d'avancer, et nous avons dû pousser les vélos de nombreuses fois, mais ce n'est rien par rapport aux voitures et aux camions, qui risquent de s'enliser à tout moment.
Arrivés en Mauritanie, nous avons continué notre route pour atteindre la prochaine ville, qui était à 50 km seulement. Nous pensions y arriver en fin de journée, mais le vent en a décidé autrement... Nous l'avions de face et il soufflait tellement fort, que nous avons à peine pu faire 30 km. Nous nous sommes alors arrêtés dans une minuscule épicerie au bord de la route pour y passer la nuit. Le lendemain, rebelote. Un vent très violent et des nuages de sables à perte de vue, tellement volumineux que le soleil en était voilé. Nous avons quand même repris les vélo pour effectuer les 20 km restant jusqu'à la ville, où nous sommes arrivés en pleine nuit, car nous avons dû faire face à deux crevaisons. Benjamin a d'ailleurs explosé son pneu en route, et il a fallu aller en stop le lendemain jusqu'à Noudhibou, une des plus grosses villes du pays, pour en trouver un nouveau. A ce moment, nous avons longuement hésité à mettre les vélos dans un fourgon pour rejoindre la Capitale en voiture, tellement nous n'en pouvions plus de ce vent et de toutes ces galères.
Heureusement, notre trajectoire s'est améliorée et nous avons pu avancer "un peu" plus vite à travers le désert, pour rejoindre Nouakchott hier seulement, après avoir mis deux fois plus de temps que le temps que nous avions estimé au début...
En Mauritanie, nous avons aussi dû changer de monnaie, et passer des dirhams marocains au ouguiyas mauritaniens, une monnaie où 1 euros équivaut à 420 ouguiyas. Nous nous retrouvons donc avec des billets de 100, 1000 et même 5000 ouguiyas. On se croirait au Monopoly !
Par contre niveau nourriture, on est bien loin du Maroc ! Presque tous les produits sont importés de l'étranger, et il n'y a pas beaucoup de choix en plus. Nous avons passés les premiers jours à manger des kilos de biscuits achetés dans des épiceries.
En tout cas, on vous souhaite de joyeuses fêtes à tous. Pour notre part, nous avons passé un noël un peu coupé du monde dans le désert, mais on espère se rattraper pour le nouvel an, ici dans la capitale...
